Bien qu’il soit devenu plus achalandé depuis 2020, le mont des Morios demeure l’un de mes sentiers préférés, comme il dévoile un point de vue de 360 degrés sur le fleuve et les montagnes de Charlevoix. Et que dire de sa voisine, la ZEC des Martres, plus sauvage, mais tout autant magnifique? Je suis retournée randonner à ces deux endroits l’automne passé, accompagnée de mon amie Alexandra et de mon chien Kenya, en combinant périple et logement en van bien aménagé. La vie de rêve quoi!

Randonnée au mont des Morios

Boucle de 10 km

Durée : 4 h / Distance : 10 km (boucle) / Niveau : intermédiaire/avancé / Dénivelé : 500 m. / Altitude : 915 m.

Mon récit : Réveil en douceur dans le van stationné face à la montagne. Je sors le déjeuner commun, du gruau préparé la veille par Alexandra, avec graines de chia, baies de goji, petits fruits des champs et yogourt. Avant de le déguster, je prends un instant pour me faire un café et le siroter au soleil qui commence à peine à sortir.

Une fois prêtes à partir, en faisant face à la montagne, nous remarquons à notre gauche un écriteau indiquant le début du sentier. Je ne peux que sourire sous ce ciel bleu incroyable. La première section du sentier est large et sans trop de dénivellation, mais avec une montée légère. Parfait pour nous réchauffer les mollets! Puis quand le sentier bifurque vers la droite, l’intensité du trajet commence à augmenter. La piste monte graduellement. Je reste éblouie par la beauté sauvage des alentours, grimpant d’une immense pierre colorée de mousse verdoyante et parsemée de fleurs sauvages à l’autre.

Après environ une heure, nous avons eu le choix entre deux sentiers : l’Expert (plus difficile) et le Morios Nord (plus facile). Notre choix s'arrête sur l'Expert. La montée par ce sentier est assez intense par endroits. C’était parfait pour satisfaire notre recherche d’adrénaline! Certaines parties de la piste plus abruptes doivent même être gravies à l’aide de cordes déjà installées. L’Expert est seulement long de deux kilomètres, mais avec une bonne grimpe. Heureusement, dès que la forêt se fait plus clairsemée, nous commençons à flairer le sommet. Une dernière corde sur le roc dénudé et nous voilà au ciel! Je suis reconnaissante de la température plus fraîche.

Une fois la montée terminée, un spectaculaire terrain de jeu s’offre à nous. Les vastes étendues du cratère de l’astroblème sont là sous nos yeux : des espaces couverts de lacs, de forêts, de villages épars et, en bonus, une percée sur le fleuve avec les collines de la Rive-Sud en fond de scène. Ce mont est en fait constitué de plusieurs plateaux couverts de roc et d’une végétation arctique et alpine semblable à celle du Grand Nord québécois. Vous pourriez même reconnaître au loin plusieurs lieux mythiques de la région, dont le mont Grand-Fonds, l’Acropole des Draveurs et même une parcelle du mont du Lac-des-Cygnes. Il faut prendre le temps de se balader pour apprécier ce décor magique, tout en prenant garde de ne pas abîmer le fragile écosystème qu’on y trouve. L’aller-retour vers le sommet Morios Sud, sur environ deux kilomètres, vaut aussi le détour.

Au retour, la vue du van au loin est réconfortante. On peut se poser, enfiler des vêtements chauds et secs. Je prépare l’apéro pendant qu’Alexandra entretient le feu de camp déjà parti dans l’espace réservé à cet effet. Kenya s’installe à côté du feu pour y faire la sieste. On prend plaisir à préparer un souper de pâtes fraîches et de salade que l’on mange au chaud dans le van. Onjase de tout et de rien, joue aux cartes et profite surtout du bonheur simple d’être entre bonnes amies. On tombe dans un sommeil profond après cette journée sportive.

Pour plus d’infos sur le mont des Morios

Randonnée à la ZEC des Martres

Boucle des monts du Dôme, Original et Saint-Michel

Durée : 3 h 30 / Distance : 10,3 km (boucle) / Niveau : intermédiaire/avancé / Dénivelé : 418 m. / Altitude : 952 m.

Mon récit : Le lendemain, doux réveil dans le van, où j’ai dormi comme un bébé. Je prends un moment pour méditer, assise à l’avant du van. Puis, courte balade dans les alentours avec mon chien Kenya avant de prendre le déjeuner. On range rapidement le tout, enfile nos bottines et repart sur la route vers la ZEC des Martes juste à côté.

Nous nous sommes lancées sur l’itinéraire en boucle des monts du Dôme, Original et Saint-Michel, généralement considéré comme un parcours difficile, mais les panoramas magiques en valent la chandelle.

Le début nous met directement dans l’ambiance avec la montée en lacets d’un sentier et permet de nous familiariser avec une forêt en régénération qui avait été la proie des flammes en 1991. Dans la montée vers le dôme, le point de vue à 800 mètres vaut vraiment le détour. Un somptueux décor alpin nous attend, avec en prime, une vue sur Baie-Saint-Paul et sur l’estuaire du Saint-Laurent.

Plusieurs cours d'eau et points de vue se trouvent sur notre chemin. C’est un endroit très prisé pour l'ornithologie et la randonnée, mais nous n’avons cependant croisé presque personne (peut-être à cause de la pluie sporadique). Je profite du soleil fort sur ma peau, entre deux petites averses, et prends sûrement trop de photos.

Bien que le temps file, afin de rester zen le plus longtemps possible, on prend le temps de prendre l’apéro sans alcool post-averse, surprises par un bel arc-en-ciel. On se sent loin. Enfin, on prend la route – le cœur lourd de quitter cette nature et le fleuve – mais la tête légère (faire le vide pour faire le plein!), en alternant des moments en silence et d’autres à chanter à tue-tête nos souvenirs musicaux des années 90.

Pour plus d’infos sur la ZEC des Martres

Les astuces d’Alexandra pour une vanlife agréable

Alexandra Harvey-Deveault pratique la vanlife seule, en couple et en famille depuis 2005, tant au Québec, au Canada qu’aux États-Unis. Elle en est maintenant à son troisième van réaménagé, toujours plus ergonomique et pratique.

J’ai eu la chance de voyager quelquefois à ses côtés et j’avais envie de vous partager quelques-unes de ses bonnes astuces :

• S’assurer de respecter une certaine éthique, soit de ne pas déranger au niveau du bruit et de suivre la réglementation en vigueur. La vanlife peut être pointée du doigt par de mauvais comportements!
• Vivre en mode sans trace : gérer ses déchets et ne pas disposer son eau grise aux endroits inappropriés.
• Gérer les imprévus en ayant à portée de main une trousse complète de premiers soins et avoir ce qu’il faut pour se faire remorquer le cas échéant.
• Rechercher d’avance les stations d’essence quand l’on se trouve dans un secteur reculé.
• Maintenir son véhicule en ordre et faire régulièrement l’entretien mécanique.
• Préparer des repas simples si jamais on doit ajuster l’horaire, amenant à manger tard ou dans une halte routière, ou bien si une envie de BBQ tombe à l’eau en raison d’une météo moins propice.
• Prévoir un itinéraire logique afin d’éviter des pertes de temps et pour démontrer une utilisation d’essence responsable.
• Être soucieux ou soucieuse d’avoir un comportement respectueux aux endroits où l’on s’installe, avec les personnes rencontrées et envers les milieux naturels.
• Faire une gestion de son énergie de batterie ou de panneau solaire afin d’éviter de mauvaises surprises (et avoir une bonne lampe de poche ou une frontale en cas de besoin).
• Prévoir un espace de rangement dans son véhicule pour procéder au recyclage.
• Planifier son trajet, car certains secteurs sont moins bien desservis par le réseau wifi. Une bonne vieille carte peut être utile pour certains secteurs.
• Toujours avoir un canif, un briquet, du duct tape et des outils de base à portée de main.
• Valider les restrictions en vigueur avant de décider d’allumer un feu de camp. Toujours bien éteindre son feu, lorsque permis d’en allumer un.
• Garder un véhicule bien rangé pour éviter d’avoir des objets mobiles pendant les déplacements.
• Organiser son changement d’huile avant d’entreprendre de longs trajets.
• S’arrêter si on aperçoit quelqu’un en van qui semble démontrer un problème ou être en danger. Maintenir un esprit de communauté.

En quelques mots, pourquoi c'est génial de pratiquer la vanlife au Québec afin de mieux profiter du plein air ?

« La vanlife est un moyen de voyager qui offre bien sûr des avantages, mais aussi des inconvénients. Plusieurs sites de plein air au Québec offrent des espaces réservés (ou presque) aux vans, afin de pouvoir se trouver à proximité du lieu où l’on souhaite pratiquer notre activité, par exemple l’escalade. Il est toujours agréable de terminer sa journée de randonnée ou de ski et d’arriver à son van et de tout de suite pouvoir se reposer ou se cuisiner un bon bol de pâtes. Mais les réseaux sociaux semblent souvent promouvoir la vanlife de façon si esthétique. En réalité, on ne dort pas toujours dans des endroits pittoresques : parfois le pratique l’emporte. Cela demande aussi de cohabiter dans un endroit exigu et de cuisiner avec ce que l’on a dans le frigo et dans les armoires. Toutefois, la vanlife permet tellement de passer des moments significatifs et en grande proximité avec sa famille ».